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vendredi, avril 26, 2024
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    Interview-Billy Billy, le rappeur sort de son silence : Son message à la première dame

    Interview exclusive

    Billy Billy :  »Les raisons de mon exil »

    Lorsqu’il fait irruption sur la scène musicale, il débarque avec un rap cru, viril, des propos secs sans gants. Le langage est brut et brutal. Billy Billy se fait tout de suite adopté. Wassakara, c’est son bled, son ghetto :  »Je me rappelle que tu étais venu jusqu’à chez moi à Wassakara pour m’interviewer. Vous m’aviez fait des photos dans ma chambre à coucher… ». Dans le cadre de cette interview, Billy Billy me rappellera ces beaux souvenirs qui datent de plus de 10 ans. Nos chemins se sont croisés à nouveau. A plus de 6000 kms de la mère patrie, la Côte d’Ivoire, de Wassakara aussi. Ici, les réalités ne sont pas celles d’Abidjan. Mais le rappeur venu de Daloa se sera habitué à son nouveau mode de vie. Il s’est fait une santé morale et revient bientôt sur la scène musicale. En exclusivité, Billy Billy a choisi abidjanpeople pour donner de ses nouvelles.

    Après ton mariage, comment vas-tu, ta petite famille, ta communauté religieuse ?

    Par la grâce de Dieu, tout se passe bien, le mariage a été une réussite. C’est beaucoup de responsabilité. Le 14 octobre dernier, nous avons fêté nos un an de mariage. Nous avons même un petit garçon du nom de Yao Moses que j’appelle le futur président de la République de Côte d’Ivoire. Ce mariage est venu au moment où j’en avais le plus besoin. Je tiens à féliciter ma femme, tout se passe bien. Je suis un homme heureux et épanoui. Au niveau de ma communauté religieuse, tout se passe aussi bien également avec la Révérende Noellie Kodjo de l’église  »Temple de la parole » à Conflans Sainte Honorine que j’appelle affectueusement Oman booster qui est ma mère dans la foi. Vous savez, je suis issu d’une famille chrétienne. Malheureusement, j’avais abandonné la main de l’Éternel, mais comme le fils prodige, je suis de retour. Je suis heureux et fier d’appartenir à mon Dieu et à mon église.

    ça faisait longtemps que tu ne t’étais plus vraiment prononcé sur l’actualité ivoirienne. Pourquoi un tel silence ?

    ça été un silence voulu parce que je m’étais assez prononcé aussi. Et plus, lorsque c’était le cas, cela se faisait musicalement, or avec mon arrivée en Europe, je n’étais plus avec mon producteur, pire il est décédé. J’avais besoin de me reconstruire aussi sur plusieurs plans, le temps d’avoir une nouvelle équipe de production. S’il ny a pas de productions musicales, on sera obligé de faire des vidéos comme tout le monde. Auquel cas, on se verra assimiler aux cyber activistes. Il est vrai que je suis un activiste, mais plutôt sur le plan musical.

    As-tu eu des pressions, des menaces qui t’ont amené à te taire ?

    Je n’ai reçu aucune menace. La bible déclare qu’il ya un temps pour parler, un temps pour se taire. Il faut faire silence afin de pouvoir observer et écouter. Le moment est venu pour moi de parler.

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    Ton exil en France a été diversement interprété. On a parlé de trahison par rapport à la première dame, Dominique Ouattara dont tu étais proche. On a parlé de détournement de fonds par rapport à des dons à la population de wassakara. C’est quoi la vérité dans tout ça ?

    Toute action dans la vie sera diversement interprétée. Si ça été le cas pour mon exil, c’est tout a fait normal. Tout cela est aussi le reflet de l’amour que les gens me portent. Il a fallu que je vienne rester en France pour m’en rendre compte. J’aimerais profiter de cette interview pour adresser mes remerciements à la première dame de Côte d’Ivoire. C’est ma marraine, je lui fais un big up. Infini merci à elle pour le soutien et les encouragements. Pour revenir à la question, il n’y a pas eu de fuite en avant, encore moins de détournement. Mon exil a tout simplement été voulu. Pour des initiatives que j’ai prises en toute conscience, pour l’édification de ce monde social que nous voulons tous bâtir, j’ai été mal compris et mal remercié. Cela m’a profondément dégoûté.

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    J’ai eu beaucoup mal et j’ai tenu à prendre du recul. Il est clair que j’ai reçu pas mal de menaces et d’attaques par rapport à cette affaire. Je ne me sentais plus en sécurité ni socialement, ni mentalement. J’ai pensé bien faire, hélas on m’a accusé de pas mal de choses dont j’étais très loin. C’est ce qui m’a valu cet exil. Là, je reviens avec un mental fort en puissance et en force. Il n’y a jamais eu de détournement. Je préfère retenir les meilleurs moments et surtout cette volonté d’avoir crée cette chaîne de solidarité sociale dont nous devons tous être guidés sur cette terre des hommes. Le meilleur reste à venir.

    Billy Billy prépare son retour sur la scène musicale, parle nous-en

    ça fait cinq ans de silence. Avant tout propos, je tiens à rendre un vibrant hommage à Jean Marc Guirandou, mon producteur et mon boss, celui qui a fait de moi ce que je suis devenu. Même si nous avons été en froid un moment donné, avant son décès, nous avons pu nous réconcilier. Et c’est malheureusement lorsque nous avons voulu tout relancer que son décès est survenu. Là, je reviens sur la scène musicale avec un nouvel album produit par une nouvelle équipe constituée de Pascalis Koré et Ticouahi Paulin de la structure addict production qui ont décidé de m’accompagner dans mon rêve. Nous préparons une oeuvre de 14 titres, mais qui sortira dans un premier temps sous forme de maxi single. Je suis resté fidèle aux termes que j’aborde. Toujours dans la dénonciation des satires sociales avec un brin d’humour aussi par moment. On a fait ce qu’on sait faire le mieux sans porter de gants, sans se laisser travestir par quoi que ce soit.

    Un mot sur la situation sociale en Côte d’Ivoire

    La guerre que nous avons vécue, nous l’avons vécue mentalement avant qu’elle ne se réalise. Les choses ne sont pas parfaites en Côte d’Ivoire. Mais pas mal d’infrastructures ont été réalisées. Il ya l’insécurité, la situation est encore fragile. Arrêtons de tenir des propos que nous avons tenu il ya dix ans. La vie est de plus plus dure, il est difficile de se soigner, des choses que nous dénonçons à travers nos chansons. Mais je reste optimiste pour mon pays, la Côte d’Ivoire que j’aime tant.

    Un mot sur le procès du président Laurent Gbagbo

    Juste un mot de liberté. Pour une réconciliation véritable en Côte d’Ivoire, que tous les prisonniers de la crise post électorale soient libérés. On assiste à un procès de la honte parce qu’à plusieurs reprises, on a vu des témoins se dédire. C’est un emprisonnement politique pour écarter des adversaires. ça fait bientôt 8 ans qu’on en est là, laissons-les regagner leurs familles. Cela donnera un vrai sens à la réconciliation que nous prônons tant. De plus en plus, les voix s’élèvent pour parler de réconciliation surtout au niveau des leaders politiques. Qu’on laisse les africains gérer leurs affaires. C’est un procès très politisé, et ce n’est pas digne pour une cour comme la CPI. J’ai juste un seul mot, liberté.

    Chrétien converti, si tu as un témoignage à faire partager, ce serait lequel ?

    Ma vie est un témoignage. Même dans mon langage, il ya un vrai changement. Quand tu rencontres Dieu, ta vie ne peut plus être la même. Aujourd’hui, j’ai compris que je peux être artiste et vivre dans la sanctification. On peut rester artiste et gagner le ciel. Il est important que nous soyons des fruits dignes du père. Mon combat est que la lumière que j’ai reçue illumine mon milieu. On n’est pas obligé d’être extravagant, de fumer, de prendre la drogue parce qu’on est artiste. David était un artiste. Nous ne sommes donc pas destinés à l’enfer. J’ai pris conscience de mon identité. Il est important que nous impactons par cette lumière que nous avons reçue. Mon témoignage est que ma vie n’est plus la même. Je voudrais dire un grand merci à Guillaume Vergès, votre plume manque aussi aux ivoiriens. Merci pour cette opportunité que vous m’avez offerte afin de donner de mes nouvelles aux ivoiriens. Plein succès à Abidjanpeople. Continuons à mener le combat. Arrêtons les messages de haine. Ce qui doit prévaloir, ce sont des messages d’amour. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire. Le combat continue.

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