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vendredi, avril 26, 2024
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    Interview-Fabrice Denon ( Gérant du Celsius night-club)-De la rue princesse à la prison au Maroc, il contrôle les nuits ivoiriennes à Casablanca : Un entretien explosif et émouvant à lire

    Fabrice Denon, un nom qui se confond aux nuits chaudes du temps de la Rue princesse à Yopougon. De la Ligue des pros chez Kalou Bonaventure, il explose dans l’antre d’Arthur Malan sous la coupole de Big Jo au maquis Roland Garros. Disc Jockey de talent et de renom, les platines n’ont pas de secret pour lui. Garçon très effacé, il laisse parler ses œuvres. Il s’ouvre rarement aussi aux médias. Et lorsqu’il le fait, c’est sans langue de bois. Abidjanpeople l’a approché. Sans rechigner , Fabrice Denon a accepté de nous faire un témoignage de vie, un entretien explosif et émouvant. Sa mésaventure au Maroc qui l’aura conduit en prison et surtout cette belle revanche sur la vie qui fait de lui le gérant du Celsius, l’un des nights-club les plus prisés des nuits ivoiriennes à Casablanca. Pour tout savoir sur ce qui passe dans le royaume chérifien au sein de la communauté ivoirienne, l’homme de la situation, l’homme qui contrôle tout mouvement parle. Il faut le lire pour comprendre. En perspective, de belles leçons de vies à retenir.

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    Fabrice Denon, un nom qui rime avec les platines et les nuits chaudes abidjanaises. Comment es-tu arrivé dans le métier de disc-jockey ?

    Je suis arrivé dans le métier de disc-jockey à cause de ma passion pour la musique congolaise. Ma tendre enfance a été bercée par cette musique. Je ne manquais pas un seul numéro de l’émission  »Couleurs week-end » avec Eric De Balliet tous les samedis sous le coup de 10heures sur Cocody FM. Il faisait mixer les meilleurs DJ de la ville en direct à son émission. Voilà comment je suis tombé amoureux de ce métier. J’avais pour idoles des DJ comme Eric Olomidé, Hervé Denon , Dj Bird , Dj Medio ( le grand ). A l’époque, je les écoutais en boucle parce que j’enregistrais chacune de leurs émissions. Et ce, jusqu’à ce que je croise Eric Olomidé un jour à la réunion des disc-jockeys de Yopougon. Lorsque je lui ai fait part de ma passion, il accepté de me coacher. Eric Olomidé a donc été mon formateur.

    Raconte nous un peu tes débuts. Qui sont les disc-jockeys de ta génération avec lesquels tu as commencé ?

    Mes débuts ont été passionnants. J’ai eu beaucoup de chance et ce, par rapport à l’encadrement et à la formation dont j’ai bénéficié. J’ai commencé avec un grand DJ, Eric Olomidé, en l’occurrence, ce qui m’a permis de vite approcher tous ceux qui représentaient pour moi des idoles. J’ai été vite adopté par les aînés que j’ai rencontré dans le métier. J’ai commencé au même moment que Dj Debordo, Dj Arsenal, Mix 1er, Arnaud le prince et bien d’autres.

    Tes premiers pas, tes premiers mix dans une cabine de DJ, c’était où ? Raconte-nous l’ambiance de ces premiers instants

     »J’étais un petit très sale toujours en sandales…j’habitais à yopougon gesco »

    Mes premiers pas, c’était au maquis  »la ligue des pros » chez Kalou Bonaventure à la Riviera Anono sous la coupole d’Éric Olomidé. J’y étais en formation. J’étais un petit très sale toujours en sandales. En ce moment, j’habitais à Yopougon Gesco, mais j’étais toujours à l’heure au boulot. Bien que je n’étais pas encore un DJ titulaire, j’ai été vite adopté par le personnel du maquis. Chacun m’apportait son soutien à sa manière. Au passage, je dis un grand merci à Hamed Chala, Delafosse, Mathilda et Pipo qui géraient cet établissement. Mon aventure commence réellement au maquis Roland Garros à Yopougon Toits Rouges. J’ai commencé à fréquenter un ami DJ qui officiait au maquis Roland Garros. Chaque après-midi, on s’essayait à imiter les mix des grands DJ jusqu’à ce que Big JO (le boss, paix à son âme) me surprenne entrain de réaliser de magnifiques mix depuis son bureau. Il est alors sorti et m’a demandé si je travaillais dans un autre endroit. Voilà comment étant très jeune, il me donne ma chance et je commence à mixer devant près de 600 personnes. Je touche mon premier salaire grâce à ce métier. Un rêve devenait ainsi réalité.

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    Qui dit Fabrice Denon dit aussi la musique coupé décalé. Tu as vu cette tendance musicale évoluer. Quel regard portes-tu là dessus ?

    Je dois plutôt au coupé décalé. Cette musique a eu un impact positif sur ma carrière et une grande partie des jeunes de ma génération. J’ai beaucoup de respect pour les devanciers qui se sont beaucoup battus afin de pérenniser ce mouvement. A mon tour, j’essaie de donner modestement ce que je peux pour la survie du coupé décalé.

    Quels sont les artistes de cet univers musical dont tu es proche et que peux-tu dire de chacun d’eux ?

    Je suis proche de tous les acteurs du coupé décalé. Certains ont émergé devant moi. J’ai de bons rapports avec la majorité d’entre eux, le cas de Francky Dicaprio, Dj Boombastik, Molaré, DJ Arafat, Debordo…Ce que je peux leur dire, c’est de continuer à se battre pour le mouvement tout en donnant un coup de mains aux nouveaux qui arrivent sur la scène musicale.

     »JE SUIS AU MAROC GRâce à DJ Arafat »

    Depuis quelques années, tu es installé au Maroc, cela est venu comment ?

    Je suis au Maroc grâce à DJ Arafat. En 2011, j’étais son DJ et c’est lors d’une tournée au Maroc que j’ai décidé d’y rester. Par la grâce de Dieu, j’ai été contacté par le gérant de la boîte afro, le BAO night-club qui m’a fait signer un contrat. Voilà comment mon aventure a commencé au Maroc. Les débuts ont été catastrophiques parce que un mois après m’être installé, je me retrouve au mauvais moment et au mauvais endroit. Je fais une bêtise suite à un accès de colère. Je me bagarre, un acte qui va me conduire en prison pendant six mois.

    Le Maroc, après Paris, est l’un des pôles les plus attractifs de la musique ivoirienne à l’international. Comment arrivez-vous à imposer notre culture dans cette autre partie du globe ?

    Pour moi, le show-business ivoirien est comme le football au niveau de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Chaque joueur ivoirien s’impose dans le club où il évolue à l’international. Le Showbiz ivoirien a trop de professionnels qui évoluent à l’international, mais qui n’arrivent pas à s’imposer sur le plan local parce que à Abidjan, chacun tire son épingle du jeu. A Casablanca, j’ai pu m’imposer parce que j’ai fait la grande école, celle de la Rue princesse.

    Pour un pays arabe, les choses sont-elles faciles pour les hommes de la nuit ? Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

    S’imposer dans la nuit au Maroc demande beaucoup de courage et un moral de fer. J’en ai bavé à cause de la jalousie de mes frères ivoiriens. Il y’a trop de jalousie et bien d’autres choses. A part cela, avoir un local comme boîte de nuit, il faut être beaucoup chanceux et être prêt financièrement. Dans mon cas, j’ai eu beaucoup de chance parce que ce n’est pas du tout facile.

    Le showbiz n’est pas un fleuve tranquille. Entre vous, acteurs du showbiz au Maroc, il y’a souvent des histoires, cela est dû à quoi ?

    Ce n’est vraiment pas un fleuve tranquille parce que les ivoiriens pensent que tout est une question de chance. Il y’a des personnes qui laissent même leurs domaines d’activités pour venir essayer de te concurrencer dans le tien tout en se disant que ta chance est tombée du ciel. Et pourtant, ce sont des années de travail que DIEU récompense. Au Maroc tout comme à Abidjan ou Paris, le showbiz est infecté de jalousie. J’ai plusieurs fois été victime de cela ici de la part de mes frères ivoiriens. Cela est venu même de personnes que j’a eu à recruter pour travailler avec moi. J’ai vu certains se retrouver chez mes concurrents. A un moment, les choses ont pris des allures mystiques. Heureusement que Dieu dans sa miséricorde m’a préservé de toutes ces attaques.

     »J’ai fait la grande école, celle de la rue princesse… »

    Fabrice Denon se sent-il combattu ?

    Oui, je le suis et je le suis par mes propres frères ivoiriens, ce qui est bien dommage et sa dure des années, mais que l’on sache que ce n’est pas parce que que ton ami vend arachide, et que ça marche que tu vas aussi vendre des arachides. Chacun a sa chance et tout être à un domaine dans lequel il est roi.

    Pour un africain, un ivoirien, de passage à Casablanca, quel night-club peux-tu lui conseiller et pourquoi ?

    A ce niveau, je n’ai personnellement pas de souci. Pour moi, la clientèle est libre d’aller où elle veut surtout lorsque ces personnes ont des amis dans chaque endroit. Je conseillerais donc le BAO ,le Celsius, la djadja. Il y’a aussi la maison B, le Yellow, le Vanity et bien d’autres endroits.

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    Quelles sont les grosses attractions au Celsius night-club à Casablanca ?

    Il n’y a pas de mots pour définir l’ambiance du Celsius night-club à part que c’est juste magique.

    Tu parles rarement dans la presse et même sur les réseaux sociaux malgré ton statut d’un homme qui compte dans la nuit au Maroc. Cela est dû à quoi ?

    Cela est dû au fait qu’une fois que tu n’es plus à Abidjan, tout le monde te zappe, les chanteurs ne chantent plus ton nom, se disant que tu ne peux rien leur apporter de là où tu es et que la base, c’est à Abidjan. Les médias, c’est pareil. En passant, j’aimerais vraiment remercier Guillaume Vergès, qui depuis mon problème au Maroc (prison) n’a pas manqué de faire son possible pour rentrer en contact avec moi du fin fond de ma cellule. Il a pu m’avoir et a fait échos en son temps de ma mésaventure dans les journaux. Aujourd’hui encore, il ouvre une brèche pour que je puisse m’exprimer.

    Quels sont tes rapports au jour d’aujourd’hui avec Dj Arafat dont tu es proche ?

    Didier et moi, sa va faire bientôt 1an et demi qu’on ne se parle pas. On s’est bloqué de partout depuis son dernier séjour au Maroc où nous nous sommes disputés pour une histoire banale. Du coup, c’est resté ainsi. On s’est croisé à Abidjan en boîte récemment où nous avons échangé vite fait. Chacun était surpris de voir l’autre, on s’est salué et basta.

    Un message fort que tu aimerais faire passer à la faveur de cette interview

    J’aimerais m’adresser aux devanciers du coupé décalé, notamment Molaré. En substance, le message que j’ai pour lui est ceci : ne soyez pas égoïstes. Parfois, aidez quelqu’un, ce n’est toujours pas l’argent. Les conseils et le fait de pouvoir avoir accès à des personne ressources, ça aide aussi. Vous êtes nos ambassadeurs auprès de certaines autorités. Ne faites pas comme si notre réussite sera un frein à votre vie. J’aimerais remercier tout mon personnel, toutes les personnes qui croient en moi sans oublier ma famille. Que DIEU nous garde.

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