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    Laurent Gbagbo, un président prophète

    « Les orales de Laurent Gbagbo » une analyse de Nazaire Kadia, sur l’ancien président ivoirien qui a toujours appelé au respect des institutions.

    Un homme, a dit le président Laurent Gbagbo, laisse des traces quand il marche. Et les traces, Laurent Gbagbo en a laissé à profusion. Il a prononcé au cours de la grande crise qui lui a été imposée, des paroles fortes que nombres de personnes ont tourné en dérision, et qui aujourd’hui se révèlent être des « prophéties ».

    En effet, au plus fort de la crise due à la rébellion et neuf (9) années durant, le président Laurent Gbagbo, n’a eu de cesse d’appeler ses concitoyens, au respect des institutions de la République et de ceux qui l’incarnent. Ces paroles fortes et pleines de sens, sont tombées dans des oreilles de sourd, tant certains ivoiriens étaient obnubilés par le souci de voir quelqu’un d’autre au pouvoir, à tous les coups et quels que soient les moyens utilisés pour y parvenir.

    Dans un zèle sans aucune commune mesure, Soro Guillaume et ses amis de la rébellion, s’adonnaient à cœur joie, dans leurs projections de faire partir le président Laurent Gbagbo du pouvoir.
    Pour eux, l’homme eut cette parole : « …Vous me combattez pour quelqu’un que vous ne connaissez pas…vous êtes sur le mauvais chemin…les plus chanceux d’entre vous seront jetés en prison, et les plus malchanceux seront tués ou en exil… ».

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    Spécifiquement pour Soro Guillaume, l’homme a affirmé que ce dernier doit aux armes, ce qu’il était devenu ; le jour où il ne les aura plus, il devra craindre pour sa vie.

    En 2010, après le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, et dans l’attente du deuxième tour, Laurent Gbagbo a, au cours d’un meeting, lancé un appel solennel au PDCI-RDA, dont le candidat n’était plus en course, de rejoindre le FPI, à l’effet de former un bloc fort pour sauvegarder les acquis du pays, fruit du labeur de tous les ivoiriens. Cet appel ressemblait fort, à une autre parole forte prononcée des années plus tôt ; l’homme avait dit que viendra un temps où les ivoiriens pour qui, la terre, la nation ont un sens se retrouveront face à ceux des leurs qui travaillent pour l’extérieur.

    Des années plus tard, ces paroles apparaissent comme des prophéties qui se sont réalisées. Examinons-les.
    Après avoir filé le parfait amour avec le pouvoir en place, connu la richesse et la gloire, Soro Guillaume a été contraint à la démission de son poste de président de l’Assemblée nationale, libérant ainsi le petit tabouret qui lui donnait l’impression de compter aussi. Ayant perdu l’influence qu’il avait sur une partie de l’armée, l’homme fut également contraint à l’exil.

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    Mais avant de se retrouver en exil, il s’était adonné à des confessions qui avaient des relents de regret. Soro en exil, nombre de ses partisans se sont retrouvés en prison comme Soul To Soul ou Alain Lobognon, d’autres comme Soro Kognon sont passés de vie à trépas. Aujourd’hui, Soro Guillaume, réduit à sa plus simple expression, erre comme une âme à peine en Europe où dans ses délires, il fait « asseoir » les gens par terre et leur donne des conseils. Ah Anselmo Bruit ! Ainsi s’accomplit la « prophétie ».

    Ayant pris faits et causes pour M. Ouattara, au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010, le PDCI-RDA avait ignoré l’appel à lui lancé par le président Laurent Gbagbo.

    Mais l’amour entre le PDCI-RDA et le parti au pouvoir aura vécu, lorsque le plus vieux parti de notre pays a réclamé pour lui, l’accession au pouvoir, après avoir encore permis à M. Ouattara de faire un deuxième mandat en 2015. Il lui fut répondu de façon arrogante, que l’alternance politique n’est pas un programme de gouvernement et qu’aucune promesse ne lui a été faite.

    Ayant fini ses deux mandats constitutionnels, M. Ouattara en violation de la Loi Fondamentale a opéré un passage en force pour en faire un troisième ; mettant ainsi en péril, le socle unificateur des ivoiriens.
    Cet acte a eu le mérite de mettre ensemble, tous ceux des ivoiriens, pour qui, au-delà des divergences, la nation ivoirienne doit demeurer et les textes qu’ils se sont librement donné doivent être respectés par tous, y compris par celui qui tient momentanément les rênes du pouvoir.

    Aujourd’hui, tous les partis politiques qui ont eu un long cheminement avec le pouvoir en place, ont rejoint le FPI dans toutes ses composantes, dans l’opposition pour faire face à la dictature, à la politique de rattrapage ethnique, au « bradage » du pays et au « foulement » aux pieds de notre constitution. Deux camps se sont ainsi formés conformément aux prédictions de Laurent Gbagbo.

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    Mais doit-on objectivement parler de prophétie ? Assurément non !
    Toutes ces paroles prononcées procèdent d’une analyse prospective d’un homme politique, totalement immergé dans son peuple, qu’il connait et qui le connait et dont la formation d’historien permet d’appréhender le passé, de lire le présent et de faire des projections pour le futur.
    Ainsi va le pays. Mais il y a certes eu un matin en Eburnie, il y aura assurément un soir et l’ivraie sera séparée du vrai.

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