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    Santé sexuelle et reproductive : l’ONG Femme en action plaide en faveur de l’avortement sécurisé

    A l’initiative de l’ONG Femme en Action, en partenariat avec EngenderHealth, organisme international spécialisé dans les services de santé reproductive et de planification familiale, deux journées de causerie éducative ont été organisées, vendredi 19 et samedi 20  juin 2020, au siège de l’Ong, à Abobo-Akeikoi, Espace de la paix.  

    Une trentaine de femmes, leaders de plusieurs organisations de la société civile (OSC) des communes d’Abobo et d’Anyama, ont pris part à la première journée de cette activité de sensibilisation sur le thème : Causerie éducative des organisations des femmes et des jeunes d’Abobo et d’Anyama sur la Santé sexuelle et reproductive y compris l’avortement sécurisé.

    L’objectif, selon Mme Irad Renouel Gbazalé, présidente de l’ONG Femme en Action, était d’apporter des outils nécessaires à ces organisations en vue de constituer des relais communautaires engagés dans le plaidoyer pour la mise en œuvre du protocole de Maputo concernant le volet de la santé sexuelle et reproductive où l’avortement sécurisé peut être permis en Côte d’Ivoire.

    Pour madame Irad Gbazalé, il faut agir vite. Car les avortements clandestins (non sécurisés) représentent une cause majeure de décès et d’infirmités chez les femmes à travers le monde, en particulier dans notre pays.

    Cette séance était co-animée par Kouamé Viviane, vice-présidente du Réseau des jeunes ambassadeurs pour la Santé Reproductive et la Planification Familiale (JASRPF) et Marie Flore Bégou, chargée de genre et cohésion sociale à l’Observatoire des Droits de l’Homme.

    « Aujourd’hui avec le nouveau code pénal, l’avortement n’est autorisé que lorsque la vie de la mère ou du fœtus est menacée ou encore si la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Ce sont les cas qui sont autorisés par les textes pour avoir accès au service d’avortement médicalisé », a expliqué Marie Flore Begou.

    Les arguments ne manquent pas pour justifier l’engagement des femmes dans ce combat pour sauver la vie.

     « La question de l’avortement sécurisé va au-delà de la préservation de la vie de la mère. C’est une question de sécurité nationale et de cohésion sociale. Une mère qui n’est pas psychologiquement prête à avoir un enfant, ne peut en assurer un épanouissement harmonieux et le développement social. Cette même femme ne pourra pas également jouer efficacement son rôle d’agent incontournable de de développement économique. Quand on n’a pas la santé, quand on n’est pas psychologiquement au point, on ne peut pas s’engager dans un programme d’autonomisation de la femme. Militer pour qu’une législation claire et protectrice en faveur de l’avortement sécurisé ainsi qu’un plateau technique adéquat soit mis en place, tel est notre combat », a-t-elle poursuivi. Non sans plaider auprès des pouvoirs publics et les organisations internationales sur la nécessité et l’urgence de prendre des mesures spécifiques pour traduire en réalité leur  combat.

    Les formatrices ont, enfin exhorté les dirigeantes des OSC à promouvoir les droits reproductifs des femmes et l’accès aux soins d’avortements sécurisés et de planification familiale.

    Mme N’Guessan Tatiana, une participante à cette causerie éducative, s’est dit suffisamment informée pour continuer la sensibilisation dans sa communauté.

    «Aujourd’hui, j’ai appris, par exemple que les méthodes de contraception sont disponibles gratuitement pour les jeunes filles de 10 à 24 ans. Aussi, savons-nous que si une femme contracte une grossesse indésirable ou à risque, une grossesse qui fait suite à un viol, elle peut être médicalement assistée pour se faire avorter. Qu’il existe des hôpitaux spécialisés et des médecins dûment formés pour le faire.  Je m’engage personnellement à relayer ce que j’ai appris ici, autour de moi », s’est résolue la participante.

    La dernière journée qui s’est déroulée samedi, entre jeunes filles et garçons, leurs dirigeants  et les modérateurs, a donné lieu à des échanges âprement enlevés.

    Interdit en Côte d’Ivoire, l’avortement ou l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est pratiquée clandestinement. En absence d’un taux estimatif disponible, une étude menée en 2018 par PMA2020 (Performance Monitoring and Accountability 2020), a révélé que 4 à 5 % des femmes en âge de procréer ont eu un avortement potentiel dans les 12 mois précédant l’enquête, soit entre 210 000 et 288 000 avortements par an en Côte d’Ivoire.

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