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    Quand l’ombre de Gbagbo plane sur les législatives en Côte d’Ivoire

    Dans un message a adressé le 2 mars 2021 à ses partisans, l’ex-président Laurent Gbagbo, 00les a invité à prendre part aux législatives.

    Pour la première fois depuis son arrestation en 2011 et son jugement à La Haye par la justice internationale pour son rôle présumé dans une crise postélectorale sanglante, Laurent Gbagbo, acquitté en 2019 mais qui vit toujours à l’étranger, a décidé de revenir dans le jeu démocratique.

    Le Front populaire ivoirien (FPI), son parti qui a boycotté toutes les élections depuis dix ans, est aujourd’hui le moteur d’une coalition de mouvements pro-Gbagbo, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), qui présente des candidats dans la plupart des circonscriptions aux législatives du 6 mars.

    Ce scrutin « marque le retour de Laurent Gbagbo et de son organisation politique dans le jeu politique institutionnel », se réjouit son fils aîné Michel, universitaire et lui-même candidat dans la commune populaire de Yopougon à Abidjan, ancien fief du FPI qu’il entend bien reconquérir. « Il faut y voir le retour d’une vie démocratique apaisée et une paix durable », affirme-t-il.

    Des milliers de partisans pro-Gbagbo, enthousiastes, portant des T-shirt à l’effigie du fils et brandissant de grands portraits du père, ont assisté samedi à un meeting de lancement de sa campagne à Yopougon.

    « Respectez Yopougon de Gbagbo! », ont chanté en dansant ces partisans. Sur l’un des portraits du père on pouvait lire: « Gbagbo hier, Gbagbo aujourd’hui, Gbagbo demain, Gbagbo toujours ou rien du tout ».

    EDS, de tendance socialiste tout comme Laurent Gbagbo, a passé une alliance électorale inédite et surprenante avec le plus grand parti d’opposition de tendance libérale, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Henri Konan Bédié, ex-président et ancien allié du chef de l’Etat Alassane Ouattara.

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    L’objectif de cette alliance, selon Bédié et Gbagbo qui sont en contact régulier, est de peser à l’Assemblée nationale afin d’empêcher « la consolidation d’un pouvoir absolu » d’Alassane Ouattara et de son parti, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui y détient la majorité absolue.

    « Nous n’avons pas la même idéologie, mais qu’on le veuille ou non, Gbagbo a une aura populaire: dans des zones entières, y compris à Abidjan, c’est +Gbagbo ou rien+ », constate Djedri N’Goran, directeur administratif du PDCI.

    – « Espoir de revanche » –

    Cette popularité intacte, malgré les violences post-électorales de 2011, est en partie liée à la personnalité de Laurent Gbagbo qui, issu d’un milieu modeste, reste le symbole « de l’opposant historique à Félix Houphouët Boigny », premier président de la Côte d’Ivoire indépendante, note l’analyste politique Rodrigiue Koné.

    Sa trajectoire « est celle de l’enfant pauvre qui lutte contre le système bourgeois représenté par des leaders issus de grandes familles aristocratiques » et qui porte « l’espoir de revanche », dit-il.

    Le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, considère lui aussi l’ancien président de 2000 à 2010 comme un « acteur majeur » de la vie politique ivoirienne dont « l’avis doit être pris en compte ».

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    Il a annoncé mi-février qu’il devait rencontrer Laurent Gbagbo à Bruxelles où il réside depuis sa libération conditionnelle par la Cour pénale internationale (CPI) en janvier 2019, dans l’attente d’un éventuel appel de la procureure de la CPI, Fatou Bensouda d’ici le 31 mars.

    La CPI devant laquelle Gbagbo a comparu pour crimes contre l’humanité avant d’être acquitté, l’a autorisé à quitter la Belgique si le pays où il souhaite se rendre accepte de le recevoir.

    En dépit de leur passé tumultueux – Gbagbo avait refusé d’admettre sa défaite à la présidentielle de décembre 2010 face à Ouattara, ce qui avait déclenché des violences à grande échelle faisant 3.000 morts – le chef de l’Etat a autorisé fin 2020 l’octroi à son rival de deux passeports, un diplomatique et un ordinaire, au nom de « la réconciliation nationale ».

    Laurent Gbagbo, 75 ans, avait alors annoncé son désir de rentrer à Abidjan en décembre, mais ce retour se fait toujours attendre.

    Ses proches l’ont finalement annoncé pour « mi-mars » et ont mis en place un « Comité national d’accueil » pour préparer la « grande fête » devant accompagner un retour qui s’annonce spectaculaire.

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