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    Le triste sort du petit ivoirien David, décapité par ses parents à 8ans à Nantes

    La mère et le beau-père de David, du petit ivoirien maltraité et tué noyé, sont condamné à 28 ans de prison.

    Le verdict est tombé ce vendredi soir. La cour d’assises de Loire-Atlantique​ vient de condamner la mère et le beau-père de David, ce petit garçon maltraité et mort noyé, pieds et poings liés, dans une baignoire à Saint-Herblain, à 28 ans de réclusion criminelle. La cour a également prononcé le retrait de l’autorité parentale d’Eunice K., 29 ans et de Guy-Roland D., 35 ans, sur leurs deux et cinq autres enfants respectifs, dont un petit garçon né de leur union.

    Accusés d’actes de torture et de barbarie ayant entraîné sa mort sans intention de la donner, ils ont reconnu des violences régulières, depuis qu’ils avaient ramené David de Côte-d’Ivoire où il avait grandi, tout en continuant à se rejeter mutuellement la responsabilité de la punition mortelle de la baignoire. « On ne peut pas faire ce qu’on veut avec nos enfants, non ce ne sont pas des objets de torture, non on ne cache pas nos enfants derrière les murs, il faut qu’ils sachent ça les parents maltraitants », a réagi Me Myriam Guedj Benayoun qui représente Innocence en danger, une des associations parties civiles au procès. Dans le box des accusés, la mère a fait un malaise à l’annonce du verdict.

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    11 janvier 2017, David est retrouvé pieds et poings liés, dans la baignoire.

    Le 30 novembre prochain, David aurait dû fêter son 12e anniversaire. Le petit garçon est mort, torturé et noyé à Saint-Herblain, près de Nantes, quelques mois après son départ d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Une arrivée en France précipitée, des semaines où les punitions et les sévices se sont multipliés jusqu’à l’issue fatale : le 11 janvier 2017, David est retrouvé pieds et poings liés, dans la baignoire.

    Sa mère,Eunice K., et son beau-père, Guy-Roland Lenoir D, sont jugés par la cour d’assises de Loire-Atlantique pour « actes de torture et de barbarie commis de manière habituelle, par un ascendant, ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict ce vendredi.

    Une enfance à Abidjan

    En août 2016, David pose le pied en France pour la première fois. Depuis sa naissance, il est élevé par sa grand mère et ses tantes, à Abidjan. Sa mère Eunice K. vit en France où elle y étudie le droit, d’abord à Paris, ensuite à Lille. En huit ans, elle ne voit son petit garçon qu’à trois reprises.

    « Il y a tant à construire, il y avait une rencontre à faire », résume Karine Laborde, la présidente de la cour d’assises. « David est celui qui m’a permis d’être mère, Ethan [son deuxième fils né d’une précédente union, NDLR) celui qui m’a permis d’être maman », confirme l’accusée, une jeune femme de 29 ans, lunettes rondes et gilet gris. Au cours de l’instruction, elle utilisera une drôle de formule à propos de David : « J’avais des liens affectifs avec lui ». 

    Deux ans plus tôt, en 2014, Eunice K. a rejoint Guy-Roland Lenoir D., installé en Loire-Atlantique, et déjà père de deux enfants. Très vite, le couple souhaite faire venir le petit David en France « pour réunir toute la famille« , qui s’est déjà agrandie d’un nouveau-né.

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     « Je pensais que ça allait passer, qu’il allait s’adapter »

    Le déracinement est brutal, total. « Il pleurait, il cherchait sa grand-mère et ses tantes. Au bout de deux mois, je pensais que ça allait passer, qu’il allait s’adapter », retrace la maman.

    A l’école, les difficultés s’accumulent. Le garçon « a tout le temps faim », au point d’arrêter quelqu’un dans la rue pour lui demander à manger. « Je ne me suis pas inquiétée », s’excuse sa mère. « Vous attendiez quoi ? », demande Karine Laborde. Silence dans la salle. 

    Avec son beau père, la relation n’est pas meilleure. « Pour avoir un simple câlin, il fallait batailler, évoque l’accusé de 35 ans avec calme et vocabulaire. Il me voyait comme la personne qui l’avait arraché à sa grand-mère. » 

    Selon Guy-Roland Lenoir D, David était « un enfant roi » lorsqu’il vivait à Abidjan. « Quand il voulait quelque chose, il devait l’avoir dans l’instant », a-t-il expliqué. Sa mère Eunice K. a décrit elle aussi un petit garçon « bagarreur, mais qui aimait jouer et se déguiser ». « Un rayon de soleil », assure-t-elle. 

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    La réalité est pourtant bien plus sombre dans l’appartement familial, rue de la Branchoire à Saint-Herblain, où David y subit brimades à répétitions, comme cette série de flexions infligées comme sanction ou « la punition de la baignoire », emplie d’eau froide, qui lui sera fatale.

    « Je suis coupable de ne pas avoir agi à temps, de ne pas avoir demandé de l’aide, de ne pas avoir su parler », sanglote Eunice K., dépassée à la maison par l’éducation des cinq enfants du foyer.

    La police avait pourtant alerté le couple. Comme ce jour d’octobre où David avait été laissé seul dans le petit T3, « toute la journée de 11h à 18h », raconte Karine Laborde. Le petit garçon était descendu chez un voisin, demander de l’aide.

    Ce 11 janvier, les secours n’ont rien pu faire. Il était déjà trop tard lorsqu’ils ont découvert son corps, pieds et poings liés. David avait 8 ans.

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